https://francais.medscape.com/voirarticle/3605112

Avec un sérieux à toute épreuve le Dr Manuel Rodrigues (toujours lui, mais il n’est pas le seul…), nous parle du problème des conflits d’intérêt. Quel aplomb ! Il suggère, lors de congrès de continuer à mentionner le nom des laboratoires sur la deuxième diapositive et de faire passer la durée de projection de cette diapo de 3 secondes à 10 secondes. C’est-y pas beau ça ? Et en suggérant cette proposition M Rodrigues ne fait même pas risette, il reste sérieux comme un pape.

Je vais vous dire comment il faut faire cher confrère Rodrigues.
Sur la deuxième slide l’orateur doit mentionner la liste complète des laboratoires et également depuis quand il travaille avec ces laboratoires. Il doit mentionner le détail complet des publications faites et des études effectuées sous le financement de ces labos. Il doit mentionner toutes les sommes reçues de ces mêmes labos y compris dans d’éventuels comptes offshore qu’il a l’obligation de déclarer à l’administration française. S’il n’en a pas il est obligatoire de mentionner: je n’ai pas de compte offshore.
Il doit avoir un compte bancaire français spécial pour les rémunérations des labos.
Il ne doit pas faire que passer la deuxième slide, il doit la lire clairement de façon que tout soit enregistré.
C’est cela l’obligation de mentionner ses conflits d’intérêts.
Il doit affirmer aussi que les études faites et financées par le labo n’ont jamais été bidouillées et que par exemple le médicament dont on fait la publicité apporte au patient un réel confort de vie par rapport aux molécules précédentes. De plus, le terme “innovant” ne peut être donné à un médicament que s’il permet au patient de ne pas mourir voire de guérir tels que le Glivec ou le Sprycel par exemple. C’est le patient qui doit être au centre du discours, pas la cote en bourse du laboratoire dont le patient se fout complètement et dont le médecin se fout aussi, quitte à vous déplaire.
Exemple de médicament inutile: L’Erleada (Apalutamide) est un médicament qui est censé apporter un SMR dans certains cas précis, assez vagues (cancer non métastatique mais avec un risque élevé de développer des métastases – argument un peu fumeux). Il coûte 3500 euros la boîte versus Casodex à 30 euros la boîte. Sans commentaires.
L’Erleada flingue les thyroïdes des patients que l’on met sous Levothyrox. Cela n’est un problème pour personne sauf pour le patient. L’Erleada est inutile et je n’ai aucune confiance des études faites le concernant. Donc Erleada: exit
Ceci dit, la prochaine fois que vous ferez une video sur les conflits d’intérêt sous l’égide de Medscape, appelez-moi, je me ferai un plaisir de mettre les pendules à l’heure concernant votre bonne foi et sur les modalités du “on peut mieux faire”.

Dr JO

By docteurJO

Médecin de campagne puis Médecin de ville, acupuncteur, ostéopathe, vice Président de l'I.H.S (Institut Homéopathique scientifique), retraité depuis 2011. Je tiens ce blog qui a pour but de relayer en matière de santé, l'information des lanceurs d'alerte sur l'agriculture, la nutrition, la destruction des écosystèmes planétaires, les dérives de l'industrie pharmaceutiques, etc...

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