Lettre aux professionnels de santé, 6 février 2020.
Tofacitinib (Xeljanz®) :
Majoration du risque thrombo-embolique veineux et d’infections graves.
Décidément Pfizer est le roi de la thrombose!,
Nous avions évoqué dans les Vigipharm Amiens de mai-juin puis de novembre 2019, le risque de thrombose veineuse sous tofacitinib (Xeljanz®, puissant inibiteur de janus kinases ayant une indication thérapeutique dans la polyarthrite rhumatoïde, le rhumatisme psoriasique et la rectocolite hémorragique).
Les résultats préliminaires de l’étude à l’origine de cette alarme sont confirmés par des résultats complémentaires (1) faisant état d’un risque d’embolie pulmonaire multiplié par 5 à 6 avec 10 mg x 2/j, par 2,99 avec 5 mg x 2/j versus anti-TNF chez des patients atteints de polyarthrite rhumatoïde présentant un facteur de risque cardiovasculaire. Parallèlement, a été mise en évidence une augmentation de la mortalité du fait d’évènements cardiovasculaires ou de complications infectieuses (ceci plus 3 particulièrement pour les patients âgés de plus de 65 ans). Dans une lettre aux professionnels de santé (2), l’ANSM rappelle les situations pathologiques favorisant le risque de thrombose veineuse (antécédents d’infarctus du myocarde, d’insuffisance cardiaque, de cancer, de trouble héréditaire de la coagulation, les traitements contraceptifs hormonaux combiné, les traitements hormonaux de la ménopause, les interventions chirurgicales lourdes, les patients à mobilité réduite, ainsi que l’obésité, le diabète, l’HTA, le tabagisme…).
Dans la rectocolite hémorragique, la posologie peut être plus élevée que dans les autres indications (10 mg X 2/j en traitement d’entretien, contre 5 mg x 2/j dans les indications rhumatologiques). Cette posologie n’est pas recommandée chez les patients à haut risque de thrombose veineuse (sauf dans des cas particuliers avec absence d’alternative thérapeutique). Les patients sous tofacitinib doivent être alertés sur ces risques et sur les symptômes pouvant être révélateurs d’accidents thromboemboliques veineux avant de débuter le traitement : ·
Essoufflement soudain ou difficulté à respirer, · douleur à la poitrine ou au dos, · toux sanglante, · transpiration excessive, · peau moite ou bleuâtre. En cas de survenue de ces symptômes, le patient doit consulter rapidement un médecin. Il est prévu une mise à jour du guide à l’intention des prescripteurs et de la carte destinée aux patients.
1- ANSM Xeljanz (tofacitinib) : augmentation du risque de maladie thrombo-embolique veineuse et du risque d’infections graves et fatales. Lettre d’information 6 février 2020. 2- ANSM Xeljanz (tofacitinib) : nouvelles recommandations d’utilisation chez les patients à risque élevé de thrombose.
Ces nouveaux traitements ont montré leur efficacité sur la maladie mais la première revue des données de pharmacovigilance, réalisée au CHU de Besançon, met en évidence la survenue possible de troubles oculaires chez des patients ainsi traités.
Donc: troubles graves de la coagulation plus troubles oculaires, plus, plus ,plus… je ne vais même pas consulter les effets secondaires sur la fiche Vidal. Allez, je vous les mets quand même en bas de page.
Utilisation des inhibiteurs JAK (Janus kinase) en thérapeutique
De nombreuses molécules sont en cours d’étude et de développement pour le traitement des différentes maladies, par exemple: tofacitinib, baricitinib, upadacitinib and filgotinib
Toutes ces “nouvelles molécules en “inib” ont de quoi vous inhiber le moral, non? Elles sont utilisées dans les maladies auto-immunes
CONSEIL: Si vous êtes atteint d’une de ces maladies, allez consulter un médecin qui pratique les médecines intégratives. N’oubliez pas !
XELJANZ 10 mg cp pellic – VIDAL
Classe de système d’organes | |
Fréquence | Effets indésirables |
Infections et infestations | |
Fréquent | Pneumonie, grippe, zona, infection des voies urinaires, sinusite, bronchite, rhinopharyngite, pharyngite |
Peu fréquent | Tuberculose, diverticulite, pyélonéphrite, cellulite, herpès simplex, gastro-entérite virale, infection virale |
Rare | Septicémie, sepsis urinaire, TB disséminée, fasciite nécrosante, bactériémie, bactériémie à staphylocoque, pneumonie à Pneumocystis jirovecii, pneumonie à pneumocoque, pneumonie bactérienne, encéphalite, infection mycobactérienne atypique, infection à cytomégalovirus, arthrite bactérienne |
Très rare | Tuberculose du système nerveux central, méningite à cryptocoque, infection à complexe Mycobacterium avium |
Tumeurs bénignes, malignes et non précisées (incl kystes et polypes) | |
Peu fréquent | Cancer cutané non mélanomateux |
Affections hématologiques et du système lymphatique | |
Fréquent | Anémie |
Peu fréquent | Leucopénie, lymphopénie, neutropénie |
Affections du système immunitaire | |
Indéterminée | Hypersensibilité médicamenteuse*, angioœdème*, urticaire* |
Troubles du métabolisme et de la nutrition | |
Peu fréquent | Dyslipidémie, hyperlipidémie, déshydratation |
Affections psychiatriques | |
Peu fréquent | Insomnie |
Affections du système nerveux | |
Fréquent | Céphalées |
Peu fréquent | Paresthésies |
Affections vasculaires | |
Fréquent | Hypertension |
Peu fréquent | Maladie thromboembolique veineuse** |
Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales | |
Fréquent | Toux |
Peu fréquent | Dyspnée, congestion des sinus |
Affections gastro-intestinales | |
Fréquent | Douleurs abdominales, vomissements, diarrhée, nausées, gastrite, dyspepsie |
Affections hépatobiliaires | |
Peu fréquent | Stéatose hépatique, enzymes hépatiques augmentées, transaminases augmentées, exploration fonctionnelle hépatique anormale, gamma-glutamyl transférase augmentée |
Affections de la peau et du tissu sous-cutané | |
Fréquent | Éruption cutanée |
Peu fréquent | Érythème, prurit |
Affections musculo-squelettiques et systémiques | |
Fréquent | Arthralgie |
Peu fréquent | Douleur musculo-squelettique, tuméfaction articulaire, tendinite |
Troubles généraux et anomalies au site d’administration | |
Fréquent | Fièvre, œdème périphérique, fatigue |
Investigations | |
Fréquent | Créatine phosphokinase sanguine augmentée |
Peu fréquent | Créatinine sanguine augmentée, cholestérol sanguin augmenté, lipoprotéines de faible densité (LDL) augmentées, prise de poids |
Lésions, intoxications et complications liées aux interventions | |
Peu fréquent | Entorse d’un ligament, claquage de muscle |
* Données issues des notifications spontanées.
** La maladie thromboembolique veineuse comprend l’embolie pulmonaire (EP) et la thrombose veineuse profonde (TVP).