https://www.leparisien.fr/societe/covid-19-nous-ne-voulons-plus-etre-gouvernes-par-la-peur-la-tribune-de-chercheurs-et-de-medecins-10-09-2020-8382387.php

Cette tribune collective a été publiée une première fois le jeudi 10 septembre après-midi dans le journal Le Parisien sous la signature de 35 scientifiques, universitaires et professionnels de santé. Le journal ne pouvant pas actualiser cette liste, nous le faisons ici. Le 25 septembre il y a désormais 200 signataires.

Nous, scientifiques et universitaires de toutes disciplines, et professionnels de santé, exerçant notre libre arbitre et notre liberté d’expression, disons que nous ne voulons plus être gouvernés par et dans la peur. La société française est actuellement en tension, beaucoup de citoyens s’affolent ou au contraire se moquent des consignes, et nombre de décideurs paniquent. Il est urgent de changer de cap.

Nous ne sommes pas en guerre mais confrontés à une épidémie qui a causé 30 décès le 9 septembre, contre 1 438 le 14 avril. La situation n’est donc plus du tout la même qu’il y a 5 mois. Par ailleurs, si la guerre peut parfois justifier un état d’urgence et des restrictions exceptionnelles de l’Etat de droit et des libertés publiques qui fondent la démocratie et la République, ce n’est pas le cas d’une épidémie. Aujourd’hui comme hier, cette crise doit nous unir et nous responsabiliser, pas nous diviser ni nous soumettre.

C’est pourquoi nous appelons les autorités politiques et sanitaires françaises à cesser d’insuffler la peur à travers une communication anxiogène qui exagère systématiquement les dangers sans en expliquer les causes et les mécanismes. Il ne faut pas confondre la responsabilisation éclairée avec la culpabilisation moralisatrice, ni l’éducation citoyenne avec l’infantilisation. Nous appelons également l’ensemble des journalistes à ne plus relayer sans distance une communication qui est devenue contre-productive : la majorité de nos concitoyens ne fait plus confiance aux discours officiels, les complotismes en tous genres foisonnent sur les réseaux sociaux et les extrémismes en profitent.

Le confinement général, mesure inédite dans notre histoire, a eu des conséquences individuelles, économiques et sociales parfois terribles qui sont loin de s’être encore toutes manifestées et d’avoir été toutes évaluées. Laisser planer la menace de son renouvellement n’est pas responsable.

Il faut évidemment protéger les plus faibles. Mais de même que l’imposition du port du masque dans la rue, y compris dans les régions où le virus ne circule pas, l’efficacité du confinement n’est pas démontrée scientifiquement. Ces mesures générales et uniformes, imposées sous surveillance policière, relèvent davantage d’une volonté d’afficher une posture protectrice que d’une stratégie sanitaire précise. D’où leur grande volatilité depuis six mois. Beaucoup d’autres pays agissent avec plus de cohérence. Une coordination européenne serait nécessaire.

Nous appelons également le gouvernement à ne pas instrumentaliser la science. La science a pour condition sine qua non la transparence, le pluralisme, le débat contradictoire, la connaissance précise des données et l’absence de conflits d’intérêtsLe Conseil Scientifique du Covid-19 ne respectant pas l’ensemble de ces critères, il devrait être refondé ou supprimé.

Nous rappelons par ailleurs que les premiers à soigner les malades sont les médecins généralistes. Les écarter de la lutte contre le Covid, en ne leur fournissant ni tests ni masques et en suspendant leur liberté de prescrire les médicaments autorisés de leur choix a constitué une erreur qui ne doit pas se reproduire. L’ensemble des soignants doit au contraire être mobilisé, équipé et solidarisé afin d’améliorer nos capacités de réaction et non les restreindre.

Enfin, les impératifs de protection contre la contagion ne doivent pas conduire à trahir l’éthique médicale et les principes humanistes fondamentaux. Isoler les malades et protéger les personnes à risque ne veut pas dire les priver de tous droits et de toute vie sociale. Trop de personnes âgées sont décédées et se dégradent encore actuellement dans un abandon motivé par des motifs sanitaires non justifiés. Trop de familles souffrent de ne pouvoir leur apporter l’affection indispensable à leur bonheur et à leur santé. 

Il est urgent de nous remettre à penser ensemble pour définir démocratiquement nos stratégies sanitaires, redonner de la confiance à nos concitoyens et de l’avenir à notre jeunesse.

By docteurJO

Médecin de campagne puis Médecin de ville, acupuncteur, ostéopathe, vice Président de l'I.H.S (Institut Homéopathique scientifique), retraité depuis 2011. Je tiens ce blog qui a pour but de relayer en matière de santé, l'information des lanceurs d'alerte sur l'agriculture, la nutrition, la destruction des écosystèmes planétaires, les dérives de l'industrie pharmaceutiques, etc...

One thought on “Covid: nous ne voulons plus être gouvernés par la peur”
  1. Je voudrais juste rajouter le mot du philosophe humaniste Michel de Montaigne:
    “Le pire état d’une société: lorsque que le juste est pris pour l’injuste.”
    Est-il admissible et même seulement concevable, qu’en France en 2020, on cherche “des poux dans la tête” à des médecins généralistes, des professeurs de médecine comme messieurs Perrone , Raoult et d’autres qui seraient coupables d’avoir sauver des vies en respectant leur serment d’Hippocrate, devenu pour quelques autres qui sont dans les allées du pouvoir le serment d’hypocrite! Comme le dénonce Montaigne, ce sont ceux qui bravent des interdictions absurdes émanant du pouvoir politique( de quoi se mêle-t-il???) de prescrire certains médicaments connus depuis longtemps et éprouvés qui se retrouvent tracassés par le Conseil de l’Ordre( une création du pouvoir pétainiste de Vichy, si je ne m’abuse? Tiens, tiens…). ; Le plaquénil subitement devenu dans la bouche de certains dignitaires de la médecine corrompus jusqu’à la racine des cheveux par BigPharma un poison dangereux. Mensonge qui , apparemment fait rigoler tous les médecins rencontrés. Revenons à Montaigne: une société où le juste est pris pour l’injuste. Cela porte un nom: une societé totalitaire. La Boétie nous a donnés la solution: cessez de servir, croisez vous les bras, et le colosse aux pieds d’argile s’écroulera de lui même.
    Vous savez pourquoi on a vidé l’enseignement secondaire et même universitaire de pratiquement toute culture littéraire et philosophique? Bon dieu! Mais c’est bien sûr! Elle éveille trop les consciences, elle donne la liberté de penser, elle empêche de devenir des moutons.

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