Je vais essayer à travers cet article que vous vous rendiez compte de l’état d’esprit des PDG de laboratoires et des laboratoires en général qui considèrent, chers patients, les médicaments qu’ils (vous) vendent comme des produits de lessive et vous, comme des objets de rentabilité. Je trouve personnellement cela complètement anormal et inadmissible. Nous allons prendre comme exemple le comportement stratégique du laboratoire Merck (MSD).
Cette façon de penser et d’agir est connue et tout le monde trouve cette attitude normale. Nos gouvernants sont complices. Le Conseil national de l’Ordre des médecins et des pharmaciens sont complices, l’OMS est complice, La HAS est complice etc. etc. Pourquoi sont-ils complices? Pour des conflits d’intérêts qui se répercutent à tous les niveaux et qui font boule de neige. Et ces gens là se prennent au sérieux et osent faire la morale aux autres. Honte!
Merck dépense chaque année 10 milliards de dollars en R&D (Recherche et Développement) (Pour essayer de rendre les maladies chroniques NDLR)
“La règle de Merck c’est de
répondre à des besoins médicaux non satisfaits” assure le PDG Kenneth
Frazier. Il ne précise pas sa pensée. Qu’est-ce qu’un “besoin médical non
satisfait?
Vous êtes malade et vous voulez être guéri de votre maladie. Or il n’existe pas
de médicaments appropriés à votre cas mais il existe des sociétés qui se
penchent sur votre problème qui est un cas de besoin médical non satisfait. Ils
(les gens bien intentionnés de la société), cherchent le médicament adéquat à
votre cas mais ce n’est pas sûr qu’ils le trouvent. Ce
qui est sûr, c’est qu’ils vont d’abord rentabiliser votre cas, après on
verra…
Cette appellation permet à Merck de pouvoir accélérer ses demandes d’autorisation préalable à la mise sur le marché de ses médicaments. C’est déjà un bon pas pour vous et pour Merck. N’oublions pas que ces gens là travaillent toujours en partenariat avec les malades qu’ils ne voient jamais… Comme le précise notre PDG, “il faut trouver un équilibre entre une juste rémunération de l’innovation et un équilibrage du système de santé” (c’est beau et profond).
Pour Merck, la France est après les USA le pays le plus important pour le recrutement des patients dans les essais cliniques du Keytruda. Dans le cancer du poumon après 5 ans, 23% des patients sont en vie contre 5% avec placebo ou autres. En clair, il y a quand même avec le Keytruda 77% qui ne s’en sortent pas, mais il rapporte 8 milliards de C.A. par an. (Pas mal pour une seul médicament) NDLR. Le brevet court jusqu’en 2028 et affirme toujours notre Gardasil,PDG nous faisons le nécessaire pour renouveler notre pipeline et d’ajouter toujours aussi serein: Le Gardasil […] est aussi un grand produit qui n’a pas exprimé tout son potentiel et dans le domaine du Sida il reste beaucoup à faire pour améliorer l’observance du traitement par exemple des systèmes d’administration retard implantables… et puis nous avons une vingtaine de molécules en développement à des stades précoces en cancérologie (Parmi les vingt, il y en a t-il une qui guérit? NDLR)
Et le PDGénie de Merck de continuer: Avant Keytruda nous n’étions pas en cancérologie et nous faisons la preuve que nous pouvons réussir, tout comme nous n’avions pas d’expertise dans le diabète avant Januvia ou dans le domaine du Sida avant Crixivan (Arrêt de commercialisation le
29/06/2018) qui ont été de grands succès (Pour notre fringant PDG, la médecine, c’est de la téléréalité, il est prêt à se déshabiller pour vendre n’importe quoi du moment que ça a du succès! NDLR)
Je ne comprends pas cette critique du laboratoire merck dans le contexte keytruda. Je viens d’entrer dans un essai clinique pour le cancer de la vessie pour des tumeurs superficielles mais de haut grade qui récidivent malgré des instillations de BCG. Sans Merck reste pour moi l’ablation de la vessie. Noter par ailleurs pour les instillations de BCG l’Immucyst ne sera disponible que jusqu’au 1er semestre 2019 le laboratoire Sanofi Pasteur ayant annoncé l’arrêt définitif de la production de cette spécialité au niveau mondial. Cet arrêt est lié à des difficultés de production et de rentabilité.
Vous avez dit le mot référence pour les laboratoires: rentabilité. L’Immucyst va être supprimé pour une question de rentabilité. Ils n’ont aucune difficulté de production. Les patients, ils s’en foutent comme de l’an quarante. Ils protègent leurs actionnaires. Les laboratoires veulent que le cancer devienne une maladie chronique et ne veulent surtout pas le guérir. En tout cas le moment n’est pas venu… J’espère pour vous que le Keytruda marchera. Je sais qu’à un moment l’Immucyst a été remplacé par un médicament bien moins efficace au détriment des patients. La ministre de la santé n’interviendra pas pour que l’Immucyst continue a être fabriqué. Elle fait ce qu’on lui dit de faire et y trouve largement son intérêt. Je n’ai pas la prétention de vouloir changer les choses ni de donner des solutions. Je ne fais que dire ce qui est et c’est déjà assez triste de constater en prenant du recul ce qui se passe en réalité.