Une plateforme pétrolière a explosé jeudi 2 septembre dans le Golfe du Mexique, déjà lourdement meurtri par la pollution engendrée par la fuite de Deepwater Horizon. Une nouvelle catastrophe qui confirme les craintes des écologistes dans cette partie du monde où les forages sensibles en eau profonde se multiplient.
La plateforme de Mariner Energy, société basée à Houston, a explosé à l’ouest du site pétrolier de BP qui a déjà entraîné, depuis son accident le 20 avril dernier, la plus grande catastrophe écologique américaine. L’alerte a été donnée hier vers 9h, heure locale. Sept hélicoptères, deux avions et quatre bateaux sont immédiatement partis sur les lieux, à environ 120 km au sud de la Baie de Vermilion, au large de la Louisiane. Un coup dur pour cette région sensible dont la riche biodiversité a déjà payé depuis quatre mois un lourd tribut. Mais un porte-parole de Mariner Energy a tenu immédiatement à rassurer, précisant sur la chaîne CNBC qu’il n’y avait pour le moment aucune trace d’hydrocarbure en mer, et que les zones touchées par le feu n’étaient pas celles impliquées dans la production de pétrole.
Les garde-côtes américains n’avaient pas encore précisé hier soir les causes de l’accident. Les 13 employés de la plate-forme, qui ont pu sauter à l’eau, ont été récupérés par un navire de ravitaillement qui les a transporté sur une plateforme voisine avant d’être acheminés par hélicoptère jusqu’à l’hôpital le plus proche.
Une remise en question des forages pétroliers ?
Cette nouvelle explosion intervient dans un contexte particulièrement délicat aux Etats-Unis. L’opinion publique américaine est très remontée contre les pétroliers et en particulier contre BP, mis en cause dans les origines de la catastrophe de Deepwater Horizon et accusé d’avoir mal géré la marée noire et la réparation de la fuite de pétrole. L’accident devrait renforcer la position de Barack Obama qui a réclamé un moratoire de six mois sur les forages en eaux profondes. Le débat fait rage actuellement aux Etats-Unis où le puissant lobby pétrolier tente de faire reculer l’État. Un juge fédéral de La Nouvelle-Orléans a rejeté mercredi une demande du gouvernement américain qui réclamait le classement des recours engagés contre son moratoire de six mois.
3 septembre 2010, Philippe Martin