Leo FERRÉ AU THÉÂTRE DEJAZET EN 1988
ILS ONT VOTÉ… ET PUIS APRÈS
Souvenez – vous : Ferré au théâtre Dejazet en 1988. J’y étais. Vous n’y étiez pas, vous n’étiez pas né, vous étiez trop petit, alors, écoutez, car même si vous n’êtes pas d’accord avec Monsieur Ferré, applaudissez l’artiste et surtout sa liberté d’expression car actuellement aucun artiste ne peut s’exprimer ainsi et ceux qui éventuellement le pourrait s’autocensurent pour ne pas perdre leurs “auditeurs”, leur job et je ne leur jette pas la pierre. Mais ne critiquez pas le peu d’artiste qui ose et qui voit se fermer les portes de toutes les salles de spectacle. Car il faut oser même un minimum; les minimums peuvent comme la goutte de pluie qui se lie à une autre goutte de pluie faire déborder le cours de la rivière.
Ferré au théâtre Dejazet c’est en cliquant sur le lien ci-dessous
https://www.youtube.com/watch?v=GA4ZuiprM_c
A porter ma vie sur mon dos J’ai déjà mis cinquante berges Sans être un saint ni un salaud Je ne vaux pas le moindre cierge Marie maman voilà ton fils Qu’on crucifie sur des affiches Un doigt de scotch et un gin-fizz Et tout le reste je m’en fiche Ils ont voté… et puis après J’ai la mémoire hémiplégique Et les souvenirs éborgnés Quand je me souviens de la trique Il ne m’en vient que la moitié Et vous voudriez que je cherche La moitié d’un cul à botter En ces temps on ne voit pas lerche Ils n’ont même plus de cul les français! Ils ont voté… et puis après C’est un pays qui me débecte Pas moyen de se faire anglais Ou suisse ou con ou bien insecte Partout ils sont con-fédérés Faut les voir à la télé-urneAvec le général Frappart Et leur bulletin dans les burnes Et le mépris dans un placard Ils ont voté… et puis après Dans une France socialiste Je mettrais ces fumiers debout A fumer le scrutin de liste Jusqu’au mégot de mon dégoût Et puis assis sur une chaise Un ordinateur dans le gosier Ils chanteraient la Marseillaise Avec des cartes perforées Le jour de gloire est arrivé |