Actuellement, on parle beaucoup des pesticides, on multiplie les pétitions, on se dit que cette prise de conscience va aboutir sur quelque chose de concret, que les choses vont évoluer, que les agriculteurs, en tout cas les jeunes agriculteurs, vont participer à une transformation radicale du paysage français. Et bien non, que nenni. L’agriculture française utilise toujours plus de pesticides. Les quantités de substances actives (QSA), et Dieu sait qu’elles sont actives, vendues à des fins agricoles ont bondi de 16% en 2014, frôlant les 59000 tonnes. Mais ce n’est pas tout; le chiffre de la distribution des produits contenant des molécules classées comme cancérigènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction humaine s’envole. Les volumes vendus augmentent de 21.7%. Dans le secteur non agricole (paysagistes, jardiniers, gestionnaires d’espaces verts l’utilisation progresse de 10% en 2014 alors que les produits phytosanitaires seront interdits dans les espaces publics à partir du 1e janvier 2017 et chez les particuliers en 2019. Stéphane le Foll, ministre de l’Agriculture a lancé le plan Ecophyto 2: l’objectif des 50% a été retardé en 2050. Qui va doucement va longtemps utiliser les pesticides… Quant aux fermes pionnières (dispositif Dephy), leur nombre devrait passer de 2900 actuellement à 3000. Formidable!
Source Les Echos mars 2016