Dans ce blog, je critique beaucoup la médecine officielle et l’industrie pharmaceutique. Rendons à César ce qui lui appartient.  Je ne suis pas le seul, bien entendu,  à tenir de tels propos critiques. Au sein même de la communauté médicale ce sont créés des mouvements contestataires tels le Formindep et la revue Prescrire. Ce sont des mouvements intrinsèques fortement actifs et désintéressés. Ils donnent des informations objectives, pertinentes et incontournables. Ce sont des mouvements nobles.
D’un autre côté il y a d’autres” mouvements” qui critiquent et s’opposent à la médecine officielle et à l’industrie pharmaceutique. La plupart du temps les personnes à la tête de ces “mouvements” ne sont pas médecins et si médecins il y a, il s’agit de médecins aigris ou qui ont un intérêt particulier à flirter avec ces “mouvements”. Ce sont des mouvements intéressés et d’une noblesse douteuse.
En apparence le discours semble être le même, mais les motivations sont différentes.
Attardons-nous sur les mouvements à la noblesse douteuse.
Les personnes à la tête de ces mouvements ne sont pas médecins et se comportent comme tels – en s’entourant parfois de vrais médecins – qu’ils rémunèrent pour se donner de la crédibilité.
Dans leurs discours peaufinés ils reprennent les connaissances physiopathologiques officielles des maladies, les arrangent à leur sauce et donnent des solutions thérapeutiques qui utilisent les simples, le bon sens, l’hygiène de vie.  Rien qui jusque là puisse fouetter un chat. Ces conseils sont en apparence judicieux, de bon aloi, et assez faciles à réaliser sans apport financier particulièrement onéreux. De plus ils sont gratuits. Mais là où le bas blesse c’est quand par exemple après un article sur la vitamine D3 un deuxième article apparaît disant sans ambages: ” si vous préférez acheter en ligne, vous pouvez choisir la vitamine D3 du désormais célèbre Laboratoire …, dont c’est un peu la spécialité. C’est le choix le plus direct. Voici le lien pour commander. Et on tombe sur un laboratoire de compléments alimentaires qui se dit  “expert en vit D3”. C’est hallucinant!
Une autre façon d’agir, de ces personnes, est celle qu’utilise les médias c’est à dire la peur:
–     Comment va votre thyroïde?
–     Faut-il craindre les nitrates…
–     Arthrose: ne terminez pas en chaise roulante
–     Ces fruits et légumes qui veulent nous tuer
Etc. etc.

On est loin du “Que faut-il faire de mes jours, que faut-il faire de mes nuits” d’Aragon; ici, vous avez la réponse toute faite: il faut acheter des compléments alimentaires ou adhérer à notre journal sinon vous ne saurez pas vous soigner et nous sommes les seuls à détenir la vérité.

Et là, ça ne va plus, mais plus du tout. Ces personnages qui sont censés vous sauver de tout et vous apporter des solutions à tout font exactement la même chose que ce qu’ils reprochent à l’industrie pharmaceutique. Ils font de l’argent sur votre dos et vous mentent. Le sélénium n’a jamais guéri un cancer. Bien sûr ils ne disent pas cela ainsi mais ils vous le font croire.
Nous entrons dans le domaine des vendeurs d’illusions. Comme les politiques, ils vivent de l’apparence de leurs discours bien policés.
Alors oui, la médecine officielle doit prendre du recul et il faut changer la mentalité de certains qui ont des conflits d’intérêt et sont achetés par l’industrie pharmaceutique. Oui, il faut que cette industrie sache qu’elle est là pour sauver des vies, soigner des gens et elle doit se mettre au service des malades et arrêter de prendre ceux-ci pour des cobayes et des idiots.
 Il faut penser à tous les médecins et chirurgiens qui font un travail formidable et qui sont d’une honnêteté exemplaire malgré les difficultés qu’ils rencontrent dans leur pratique quotidienne.
C’est à eux à réagir et à bannir les confrères malhonnêtes tels ce cancérologue d’apparat qui a une fondation reconnue d’utilité publique, financée par des fonds privés et qui organise des galas somptueux au château de Versailles où les laboratoires paradent.
C’est aux médecins à nettoyer devant leur porte et il faut développer les actions du Formindep et de la revue Prescrire qui n’admet aucune publicité dans ses colonnes tout comme le “Canard enchaîné”. Si la médecine retrouve ses lettres de noblesse et les médecins leur crédibilité, les patients ne se laisseront pas convaincre par des marchands d’illusion. Il faut exiger de l’industrie pharmaceutique une recherche efficace et boycotter la prescription de remèdes réchauffés à l’innovation douteuse. Il faut exiger la compétence et la transparence.

Dr JO