Lors de la soirée de gala “fêtant” le départ du Docteur A.C. QUEMOUN du laboratoire LSH-ROCAL dont il était le Président, j’ai eu l’honneur de rencontrer le Docteur Max TETAU rédacteur en chef des “Cahiers de Biothérapie” édités par les éditions SIMILIA appartenant aux laboratoires DOLISOS et actuellement au laboratoire BOIRON (qui a acheté DOLISOS). Le docteur TETAU m’a demandé d’écrire un article pour le prochain numéro des cahiers de Biothérapie sur le livre posthume du Professeur Jacques BENVENISTE, “Ma Vérité sur la Mémoire de l’eau” paru chez Albin Michel en avril 2005.
Bien que le Docteur Max TETAU n’ait pas encore lu le livre, j’acceptais avec joie. Je lui envoyais l’article le 14 juin 2005.

 

Docteur Alain JOSEPH                                                                   Paris le 14 juin 2005

Diplômé de la Faculté de médecine de Montpellier
Acupuncteur diplômé de l’OEDA
Membre de la Société Française d’Homéopathie
D.U.de médecine manuelle

 

 

                                                                       Monsieur le Docteur Max TETAU

                                                                       Les cahiers de Biothérapie

                                                                       Editions Similia

                                                                       58 rue Beaubourg

                                                                       75003  Paris

 

Mon Cher Confrère,

Suite à notre entretien lors de la soirée de gala de l’IHS, je vous envoie l’article que vous m’avez demandé concernant le livre posthume de Jacques Benvéniste : Ma Vérité sur la Mémoire de l’eau, paru chez Albin Michel en avril 2005.

Si vous avez des remarques à formuler sur sa teneur, vous pouvez me contacter aux numéros ci-dessus mentionnés ou m’écrire au …

J’ai été très heureux de vous rencontrer et je vous prie de croire à l’assurance de mes meilleurs sentiments.

 

                                                                                                       Alain JOSEPH

Voici mon article suivi de la réponse d’une secrétaire de direction des Cahiers de Biothérapie

ARTICLE:

On pourrait penser que l’élite d’une société, des hommes de science en l’occurrence, auréolés de titres prestigieux, soit au dessus de mesquineries de bas étage. Il n’en est rien.

La lecture du livre posthume de Jacques Benvéniste est édifiante et nous permet de découvrir avec effarement l’attitude perverse de personnages bien pensants.

« Dans un système où la parole médiatisable pèse infiniment plus que l’obscure action quotidienne » vous apprendrez qu’un lauréat Nobel (de physique en particulier) « peut impudemment et impunément affirmer n’importe quoi dans n’importe quel domaine situé aux antipodes de sa spécialité » (1) et donner «  un point de vue sur des résultats scientifiques sans avoir examiné les conditions matérielles de l’expérimentation » (1).

Benvéniste a ouvert son laboratoire de l’Unité 200 de l’INSERM aux médecins homéopathes en 1980. A l’époque il disait : « les hautes dilutions, c’est de l’eau ». En automne1988, il dit : « dans les milieux de l’homéopathie, on ne m’accorde qu’un soutien minimal, pour ne pas dire dilué ». Six mois plus tard, l’industrie homéopathique ne reconduit pas son contrat.

A partir de 1995 l’INSERM et son Directeur se permettront, magnanimes, de laisser à Jacques Benvéniste la possibilité de continuer ses recherches dans un préfabriqué installé sur le parking du bâtiment…

Au congrès de Strasbourg, les homéopathes étaient nombreux. Ils étaient moins nombreux derrière son cercueil.

Désormais, ils préfèrent (en tout cas, une partie d’entre eux), devenir les valets de Big Brother, essayer de rejoindre la meute pour mieux s’y perdre. L’industrie pharmaceutique homéopathique se standardise, se planifie, s’uniformise. On pense homéopathie comme on pense allopathie. C’est l’argent à court terme avec le minimum de frais, pour le maximum de rendement. C’est l’esprit Mondavi-Parker-Rolland (2).

Jacques Benvéniste fait-il partie de ces « destins foudroyés par l’inflexible mécanique oppressive d’une gestion sociale aberrante, relevant dans sa substance de l’esprit féodal » (3).

C’est possible. De son vivant, cela ne fait aucun doute.

Mais il y aura l’effet boomérang (le revers de la médaille), le « second tome à la mémoire de l’eau » (4).

Que les détracteurs ambitieux et sans remords qui font l’amalgame entre pouvoir et savoir, sachent que Jacques Benvéniste n’est pas condamné à l’oubli.

 

(1) Jacques BENVENISTE : Ma Vérité sur la « Mémoire de l’eau »   Albin Michel, avril 2005.
(2) Mondovino
(3)   Louis CALAFERTE, Droit de cité, Folio, décembre 1994
(4)   Vincent BARGOIN, la mémoire de Benvéniste, le Quotidien du médecin, No 7742

Deux mois plus tard, je reçois ce mail du secrétariat de direction des Cahiers de Biothérapie.

……………..@boiron.fr a écrit :
Bonjour Docteur,
J’ai le plaisir de prendre contact avec vous de la part du Dr Max Tétau au
sujet du livre posthume de J.Benveniste.
Etant au secretariat de rédaction des Cahiers de Biothérapie dont le Dr
Tétau est le rédacteur en chef ( comme vous le savez sans doute), celui-ci
me prie de vous informer qu’il souhaite faire paraître votre article dans
le prochain N° des Cahiers ( en supprimant toutefois les quelques lignes
sur l’industrie pharmaceutique).
Avec votre accord bien sûr.
Dans l’attente de vous lire et avec nos remerciements anticipés.
BIEN ENTENDU, j’ai refusé de supprimer ce qui était mentionné sur l’industrie pharmaceutique. Je ne faisais que rapporter les propos écrits du Professeur BENVENISTE. Je renvoyais l’article modifié dans la forme (interrogative). Le voici:
Ne pourrait-on pas penser que l’élite d’une société, des hommes de science en l’occurrence, auréolés de titres prestigieux, soit au dessus de mesquineries de bas étage ? Mais, est-ce bien le cas ?
La lecture du livre posthume de Jacques Benvéniste est édifiante et nous permet de découvrir avec effarement l’attitude perverse de personnages bien pensants.
« Dans un système où la parole médiatisable pèse infiniment plus que l’obscure action quotidienne » vous apprendrez qu’un lauréat Nobel (de physique en particulier) « peut impudemment et impunément affirmer n’importe quoi dans n’importe quel domaine situé aux antipodes de sa spécialité » (1) et donner «  un point de vue sur des résultats scientifiques sans avoir examiné les conditions matérielles de l’expérimentation » (1).
Benvéniste a ouvert son laboratoire de l’Unité 200 de l’INSERM aux médecins homéopathes en 1980. A l’époque il disait : « les hautes dilutions, c’est de l’eau ». En automne1988, il dit : « dans les milieux de l’homéopathie, on ne m’accorde qu’un soutien minimal, pour ne pas dire dilué ».
Six mois plus tard, l’industrie homéopathique reconduit-elle son contrat ? Non, et pourquoi ?
A partir de 1995 l’INSERM et son Directeur se permettront, magnanimes, de laisser à Jacques Benvéniste la possibilité de continuer ses recherches dans un préfabriqué installé sur le parking du bâtiment…
Au congrès de Strasbourg, les homéopathes étaient nombreux. Etaient-ils aussi nombreux derrière son cercueil ?
Désormais, ne préfèrent-ils pas (en tout cas, une partie d’entre eux), devenir les valets de Big Brother, essayer de rejoindre la meute pour mieux s’y perdre ?
L’homéopathie aurait-elle tendance à se standardiser, se planifier, s’uniformiser ?  
Serait-ce là « l’esprit Mondavi-Parker-Rolland » ? (2).
Agir ainsi n’est-ce pas perdre son identité ?
Peut-on penser homéopathie comme on pense allopathie ?
L’Homéopathie  pourra t-elle jamais subir une évaluation telle que l’exige les canons de la médecine officielle ?
Jacques Benvéniste fait-il partie de ces « destins foudroyés par l’inflexible mécanique oppressive d’une gestion sociale aberrante, relevant dans sa substance de l’esprit féodal » (3) ?
C’est possible. De son vivant, cela ne fait aucun doute.
Mais il y aura l’effet boomerang (le revers de la médaille), le « second tome à la mémoire de l’eau » (4).
Les détracteurs ambitieux et sans remords qui font l’amalgame entre pouvoir et savoir, ne devraient-ils pas savoir que Jacques Benvéniste n’est pas condamné à l’oubli ?

 (1) Jacques BENVENISTE : Ma Vérité sur la « Mémoire de l’eau »    Albin Michel, avril 2005.
(2) Mondovino (film de Jonathan NOSIITER, sélection Festival de Cannes 2004)
(3)   Louis CALAFERTE, Droit de cité, Folio, décembre 1994
(4)   Vincent BARGOIN, la mémoire de Benvéniste, le Quotidien du médecin, No 7742

La réponse se fit  attendre. J’envoyais un mail.

 

Bonsoir Madame Marie Berthe R….,

J’espère que votre mail n’a pas changé. Suite à votre demande, j’ai modifié
mon article sur le livre posthume du Professeur BENVENISTE et vous l’ai
envoyé en pièce jointe. L’avez-vous reçu? Si vous ne l’avez pas reçu, je
peux vous le faire parvenir par la poste.
Je vous remercie de votre réponse.
Veuillez agréer Madame, l’expression de mes meilleurs sentiments

                                                                         Docteur Alain JOSEPH

 

Quelque temps plus tard, je reçus un mail:

 

Nous avons bien reçu en son temps votre texte modifié et nous vous
informons qu’il a rejoins le dossier de toutes nos” rubriques livres” des
Cahiers
de Biothérapie.
Cordialement.
Marie-Berthe R….

 

Voici ma réponse en date du 12 décembre 2005

 

Bonjour,

je suis très heureux d’apprendre que le texte que le Docteur Tétau m’a demandé d’écrire concernant le livre posthume du Docteur Benvéniste a été “mis au placard”. Au nom de la liberté d’expression, je n’aurais jamais accepté qu’il ne soit pas publié in extenso. A un petit niveau, je comprends mieux ce que le Docteur Jacques BENVENISTE a vécu et a ressenti. Quelle tristesse!

Docteur Alain JOSEPH

LORSQUE QUELQU’UN N’A RIEN A SE REPROCHER, IL ACCEPTE LA TRANSPARENCE. CE N’EST PAS LE CAS DES LABORATOIRES BOIRON.
Je voudrais mentionner que dans cette “affaire”, le Docteur Max TETAU ne m’a jamais répondu lui-même et ne m’a jamais téléphoné…