La revue Prescrire que j’apprécie pour sa totale indépendance et que je lis régulièrement vient de publier un article dans lequel elle conclue sans discussions à l’inefficacité de l’échinacée pour traiter le rhume.
Une petite mise au point tout d’abord: il existe 3 types d’échinacée: Echinacea pallida, Echinacea purpurea (citée par “Prescrire”) et Echinacea angustifolia. L’Echinacea purpurea est la plus facile à cultiver mais ses racines sont très fines et difficiles à utiliser. C’est pourquoi le laboratoire n’utilise que les parties aériennes. Ce sont les racines qui sont les plus efficaces et dans les parties aériennes seul le cœur blanc de la fleur est efficace.
“Prescrire” se base sur des études faites à partir d’un “jus déshydraté des parties aériennes fleuries” de la plante contre un placebo. “Prescrire” cite une spécialité qui a pour nom Humexphyto mais qu’aucun essai n’a évalué…
“Prescrire” cite deux essais qui ont eu des résultats en faveur de l’échinacée mais pense que “diverses limites méthodologiques affaiblissent le niveau de preuves des résultats”. Par contre “Prescrire” insiste sur les effets secondaires possibles de cette plante, peu fréquents “mais avec surtout des troubles digestifs, des éruptions cutanés, des asthmes, des angiœdèmes (œdèmes de Quincke), des réactions anaphylactiques, des syndromes de Stevens-Johnson (nécrolyse épidermique toxique) et de maladies auto-immunes!” Il est en effet fort possible que ces symptômes se déclenchent à des doses toxiques et j’aurais bien aimé que Prescrire transmette ses sources quant à ces effets avec si possible des précisions et des photos des problèmes cutanés. Cela aurait enrichit la matière médicale homéopathique qui signale en effet “des gencives qui saignent facilement, des commissures labiales fissurées, une langue blanchâtre, une gorge irritée et ulcérée, des troubles intestinaux à type de diarrhées liquides fétides et décolorées avec des douleurs abdominales et de nombreux gaz, nausées, brûlures d’estomac, une tendance à la suppuration cutanée avec ulcérations, de la fièvre avec frissons et nausées, somnolence, des écoulements malodorants par le nez et des étourdissements, confusion, prostration.
Fétidités de toutes les sécrétions.”
Autant de symptômes que l’Echinacea va pouvoir guérir. MAIS:

J’apprends grâce à Prescrire que l’Echinacée est utilisée en traitement du rhume. En tout cas c’est ce que préconise le laboratoire Urgo Healthcare qui commercialise ce produit (Humexphyto) et qui commercialise aussi l’Humex en pastilles, collutoire, solution nasale etc. un vrai jackpot.
Personnellement je n’ai pas beaucoup confiance dans ce produit.


En phytothérapie et en homéothérapie (homéopathie) on utilise la plante entière avec les racines. Ce qui n’est pas du tout la même chose.
Cette plante s’utilise en phytothérapie en teinture mère (TM) et en basse dilution en homéothérapie, uniquement chez les personnes qui font des infections hivernales à répétition (état chronique), c’est à dire qui ont un système immunitaire affaibli et il ne sert à rien de la prendre si vous faites une fois en passant un rhume. Elle se prend alors en TM une demi ou une cuiller à café dans de l’eau 5 fois par jour tous les jours. Elle peut aussi se prendre en préventif (chez les malades chroniques) une cuiller à café matin et soir 20 jours par mois tout le long de l’hiver (1er octobre-fin avril).
Les extraits secs et les gélules sont très souvent sous dosés et il vaut mieux éviter de prendre l’échinacée sous cette forme.
L’échinacée est une plante américaine utilisée depuis longtemps par les indiens d’Amérique du nord qui n’ avaient pas besoin d’études en double aveugle contre placebo pour en connaître l’efficacité.

Cette plante a une action majeure dans la stimulation des défenses immunitaires et je vous la conseille fortement si vous êtes sujet aux infections hivernales.
En effet son action immunostimulante a été scientifiquement démontrée par le Professeur Kurt Hostettmann, docteur en chimie, professeur honoraire aux Universités de Genève, Lausanne, et le professeur Jean-Pierre Chaumont pharmacien, professeur honoraire de Botanique à la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Besançon, membre de l’Académie Nationale de Pharmacie. Il serait intéressant que la revue Prescrire les contacte afin d’établir un article sérieux et documenté sur l’échinacea faute de vouloir l’essayer en clinique ou en pratique sur des patients.
Demandez à votre pharmacien de l’Echinacea angustifolia ou purpurea TM (teinture mère) et prenez-en en prévention une cuiller à café matin et soir 20 jours par mois jusqu’à fin avril. En curatif 3 à 5 fois par jour. Agitez le flacon avant chaque utilisation.

Il est regrettable qu’une revue comme Prescrire que se veut indépendante et objective ait un a priori systématique sur l’utilisation de la phytothérapie et de l’homéothérapie (homéopathie) et publie des articles négatifs et incomplets qui portent à confusion.
L’essentiel en thérapeutique n’est pas de critiquer avec des études en double aveugle contre placebo qui de toute façon ne sont que des orientations . Il faut arrêter l’importance donnée à ces études qui sont facilement trafiquées. Les êtres humains ne sont pas des clones et réclament des thérapeutiques efficaces et peu nuisibles. L’Echinacea en fait partie.

By docteurJO

Médecin de campagne puis Médecin de ville, acupuncteur, ostéopathe, vice Président de l'I.H.S (Institut Homéopathique scientifique), retraité depuis 2011. Je tiens ce blog qui a pour but de relayer en matière de santé, l'information des lanceurs d'alerte sur l'agriculture, la nutrition, la destruction des écosystèmes planétaires, les dérives de l'industrie pharmaceutiques, etc...

One thought on “La revue Prescrire et l’Echinacea purpurea”

Répondre à MoreauAnnuler la réponse.