C’est une méthode thérapeutique qui ne s’oppose absolument pas à la médecine dite classique telle qu’elle est enseignée sur les bancs des Facultés de médecine.
Tout médecin homéopathe possède un diplôme de Docteur en médecine et est donc apte à pratiquer la médecine classique s’il le juge nécessaire. Il doit expliquer au patient sa démarche thérapeutique et lui faire comprendre qu’en cas d’échec des médicaments homéopathiques, il peut prescrire un traitement classique.
L’opposition entre les deux thérapeutiques (homéopathique et allopathique) allègrement entretenue par certains médecins, qu’ils soient allopathes ou homéopathes n’a pas lieu d’être. Toute discussion ou controverse à ce sujet est nulle et non avenue. Il faut parler de ce que l’on connaît, c’est à dire de ce que l’on  pratique (ou que l’on a pratiqué), sinon se taire. Il faut laisser les a-priori aux ignorants.
Il est donc facile de comprendre qu’un médecin qui connaît bien l’Homéopathie (cela exige trois ans d’études et non quelques séminaires glanés à droite et à gauche) examine, ausculte, palpe le patient, prend sa tension artérielle, prescrit si nécessaire, des examens complémentaires : prise de sang, radiographies, échographies, scanner, IRM… et oriente éventuellement le patient vers un médecin spécialiste. Rien de bien extraordinaire à tout cela.
Mais qu’a donc de si extraordinaire la consultation homéopathique?
Elle nécessite un interrogatoire plus poussé que la consultation habituelle. Pourquoi? Parce que la prescription du remède homéopathique nécessite de connaître la réaction individuelle du patient face à la maladie qui le touche. Que cette maladie soit aiguë ou chronique.
Afin de mieux comprendre ce que je viens d’écrire, je vais vous donner un exemple simple concernant une maladie aiguë telle que le coryza:

         –         Votre nez coule clair et cet écoulement irrite fort la marge du nez, vos yeux pleurent mais ne sont pas irrités, le nez vous pique et vous éternuez. Pauvre de vous! Prenez donc ALLIUM CEPA en 4CH 3 granules tous les 1/4 d’heure et espacez les prises dès l’amélioration des symptômes. Attention, dès que le nez ne coule plus, arrêtez de prendre Allium Cepa et laissez le nez un peu humide car si vous continuez à en prendre trop souvent,votre nez peut se boucher.

         –         Votre nez coule clair mais n’est pas irrité. Au contraire vos yeux pleurent, sont rouges et vous brûlent. Vous éternuez. Pauvre de vous! Prenez donc EUPHRASIA en 4CH en suivant les principes cités plus haut pour Allium Cepa.

         –         Votre nez coule, vos yeux pleurent et ces deux écoulements sont irritants. Vous éternuez. Pauvre de vous! Prenez donc KALI IODATUM en 4CH 3 granules à répéter suivant l’intensité des symptômes. Espacez les prises dès l’amélioration de ceux-ci.

Pour une maladie chronique (maladie qui dure dans le temps, ou qui est récurrente), l’interrogatoire sera bien plus long. Le médecin homéopathe pose de nombreuses questions concernant l’historique de la maladie, le comportement du sujet dans la vie de tous les jours, ses réactions personnelles physiques et psychiques face à la maladie,les antécédents personnels et familiaux…
Ces questions sont posées dans le seul but de trouver le ou les médicaments homéopathiques adaptés à la maladie du patient, à sa constitution, à son terrain réactionnel. C’est la recherche de l’individualisation du remède.
Il y a la maladie et les signes pathognomoniques de celle-ci (ceux qui permettent de faire le diagnostic de cette maladie) qui sont les mêmes pour tout sujet atteint de cette maladie (avec des formes cliniques connues) et il y a les signes de la réaction individuelle du patient face à cette maladie et qui sont différents d’un malade à l’autre (en sachant que certains patients peuvent avoir des réactions individuelles semblables).
La longueur de la consultation homéopathique nécessitée par la recherche de la prescription médicamenteuse ne peut donc pas être assimilée (comme certains voudraient le faire croire) à la recherche d’un effet placebo dû justement à cette écoute. De toute façon, personne n’empêche un médecin d’être à l’écoute de ses patients. Encore faut-il qu’il s’en donne la possibilité ou qu’il en ait la possibilité. Ceci est un autre débat.