Dans cet article recopié sur le blog de “dossierfamilial.com” j’ai mis en rouge les phrases qui différencient le médicament princeps du générique et en bleu gras mes réflexions. Soyez vigilants. Si vous avez une bonne mutuelle vous pouvez plus facilement refuser les génériques dont la sécurité reste douteuse. Vous pouvez essayer le générique et vous vous rendrez vite compte si les effets positifs sont les mêmes et si vous n’avez pas d’effets secondaires. Comparez les excipients. Si la galénique ne vous convient pas expliquez-le à votre médecin. Il ne devrait pas faire d’obstruction sauf s’il est trop endoctriné.
Bonne lecture et bonnes vacances 2015!

1. Un générique est-il aussi efficace que l’original ?
Selon l’Académie nationale de ­pharmacie :
C’est un médicament équivalent sur le plan thérapeutique au médicament initial dont le brevet est tombé dans le domaine public.”
Équivalent veut dire que son principe actif (la molécule qui soigne) est le même en quantité et en qualité. Le générique se comporte comme le produit initial en agissant de la même façon dans l’organisme (absorption, concentration et élimination). Des études menées sur l’impact de la copie comme du médicament initial confirment cette « bioéquivalence ».

2. Les génériques comportent-ils un risque pour certains patients ?
Oui, comme tout principe actif. De plus, le générique n’est pas une « copie conforme » du médicament. Les différences se situent : 
            –           au niveau des éléments d’enrobage, appelés excipients : lactose, amidon de blé, glucose, sorbitol, éthanol, glycérol, sodium, etc. ;
            –           de la forme chimique du principe actif. Pour l’Académie de médecine, “les différentes formes chimiques (esters, isomères…) d’un principe actif sont loin d’être équivalentes”.
Ce qui réclame une certaine vigilance de la part des médecins (alors que cette vigilance devrait être celle des laboratoires qui s’en foutent comme de l’An 40 puisqu’ils utilisent les excipients les moins chers pour faire leur salade), qui doivent prendre en compte les risques d’allergie ou d’intolérance chez leurs patients. Selon le syndicat professionnel MG France : Le médecin ­garantit à son patient l’absence d’allergie, ce qui nécessite un dialogue ­approfondi.” Cette garantie devrait être fournie par le laboratoire car l’utilisation de tout produit allergique devrait être interdite

3. Dans quels cas le médecin écrit-il « non substituable » sur l’ordonnance ?
Face à des patients âgés ou atteints de maladies chroniques, le médecin peut préférer le médicament d’origine (princeps) pour une meilleure observance.
La ­non-­substitution est également ­justifiée pour certaines pathologies, car la marge thérapeutique est étroite : par exemple, dans le ­traitement de l’épilepsie (Depakine) ou de l’insuffisance thyroïdienne (Levothyrox).
Dans tous ces cas, le pharmacien doit fournir le princeps.

4. L’autorisation de mise sur le marché (AMM) s’applique-t-elle aux génériques ?
Oui, mais pour les génériques, l’AMM ne vise que la conformité de la copie. L’autorisation s’appuie sur l’étude de bioéquivalence qui garantit que les quantités de substance active sont les mêmes, qu’elles sont libérées dans le tube digestif à des vitesses comparables et résorbées dans la circulation à des concentrations sanguines identiques ou très proches.
Pour le Pr Jean-Paul Tillement, pharmacologue :la plupart des génériques sont juste similaires, c’est-à-dire à peu près de même nature.”
Il serait intéressant de contrôler (par des organismes vraiment indépendants) les études effectuées avant la mise en circulation de ces génériques…

5. Comment reconnaît-on la copie ?
Le générique porte, en général, le nom de la molécule, au lieu du nom du médicament d’origine, et celui du laboratoire qui le ­produit.

Exemple :  le Stilnox 10 mg (médicament des troubles du sommeil) devient Zolpidem 10 mg, qui se décline en Zolpidem Actavis 10 mg, Zolpidem Biogaran 10 mg, Zolpidem Teva 10 mg, Zolpidem Sandoz 10 mg. Il peut aussi porter le nom de la marque suivi du symbole « Ge », comme la pilule Daily « Ge », suivi du nom de la molécule. Sa présentation peut aussi évoluer, passer des ­comprimés aux gélules, changer de couleur ou de goût.
Toutes ces modifications doivent être expliquées par le pharmacien qui opère la substitution. Que peut expliquer le pharmacien si ce n’est constater que…

6. Pourquoi existe-t-il plusieurs génériques pour un même médicament ?
Une fois le médicament tombé dans le domaine public, les laboratoires sont autorisés à s’emparer du brevet et à fabriquer des génériques à partir d’un même princeps. Le ­patient peut passer d’un générique à l’autre sans risque, à condition de s’en ­assurer avec le pharmacien.
Exemple : le Stilnox 10 mg est commercialisé par seize laboratoires ! Les pharmaciens reçoivent des génériques des différents laboratoires, via leur fournisseur.
Le stilnox étant une manne financière, les laboratoires se sont précipités sur cette molécule. C’est pour cela qu’il y a 16 génériques. C’est hallucinant!

7. Les pharmaciens ont-ils une obligation de substitution ?
Les pharmaciens ont une obligation de substitution qui répond à des nécessités économiques. La convention pharmaceutique, publiée le 6 mai 2012, admet l’absence de substitution du médicament d’origine pour les personnes de plus de 75 ans et un développement du taux de substitution pour le reste de la population. L’objectif fixé aux pharmaciens est de 85 % de taux de substitution fin 2012. Mais celle-ci doit s’accompagner d’explications pour que le malade s’y retrouve. Si ce dernier refuse le générique, il ne bénéficie pas du tiers payant.
C’est du chantage. Les médecins eux-aussi subissent le chantage. S’ils ne prescrivent pas de génériques et mettent sur l’ordonnance “non substituable” de façon trop fréquente ils seront pénalisés en ayant une diminution de la rétribution financière annuelle de la Sécu qui peut s’élever jusqu’à 8000 euros (parfois ils doivent payer la Sécu), ou mieux en étant déconventionné. C’est l’excommunication papale appliquée aux médecins. On est en plein délire!

8. Où se situe l’économie réalisée ?
Le prix du générique se limite à son coût de fabrication, c’est pourquoi il est en moyenne de 30 % inférieur à celui de l’original. Cette différence de prix, qui peut aller jusqu’à 50 % pour les génériques les plus récents, n’est pas systématique. En effet, pour faire face à la concurrence, les fabricants ont baissé les prix de certains médicaments d’origine.
L’Assurance-maladie a réalisé 1,4 milliard d’économies en 2011 en remboursant des médicaments moins coûteux mais non fiables et parfois dangereux. Pourquoi le prix du médicament princeps n’est-il pas plus encadré?

9. Les génériques sont-ils tous produits en France ?
Non, selon le Gemme, l’association des professionnels du médicament générique, seuls 55 % des génériques sont fabriqués en France. Pour réduire les coûts de production, la délocalisation de la production de principes actifs pharmaceutiques se fait vers l’Asie (Chine, Inde), le Brésil, le Mexique et la Turquie. Leur conformité répond à un cahier des charges strict. Ils sont surveillés par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé qui procède à des alertes ou à des retraits de lots en cas de malfaçons à l’arrivée sur le territoire. Mais cette surveillance n’est pas systématique et les retraits de lots ont lieu après les accidents.

Source: blog dossierfamilial.com